Oui, on est libres de ne pas le lire (et dans un sens, je regrette), mais il faut avoir plus de volonté qu'un barbare sortant du désert après des semaines de lutte contre les éléments et à qui on demande de dormir dans une pièce avec une belle damoiselle sans tenter de lui conter fleurette à la cimmérienne.
Evidemment, il n'est pas question de prétendre que le film est un documentaire filmé par un magicien à l'ère hyborienne, mais comme le dit Deinos, il y a une part de "magie" qui s'évanouit.
On devient cynique parfois à voir l'envers du décor. D'autant plus que quand on a découvert le film étant gamin, on le voit toujours en partie avec l'oeil de l'enfant.
Les férus de littérature anglaise parlent de "willing suspension of disbelief "(citation de E.M. Foster?) pour décrire l'acte par lequel on accepte en gros de faire taire la partie rationnelle qui nous dit que "ce sont des acteurs" pour plonger dans l'univers décrit par l'oeuvre.
Il y a bien des lunes, j'avais lu un essai en intro d'un des recueils de nouvelles, écrits par un sérieux bonhomme américain, cultivé de toute évidence, qui concluait en invitant les lecteurs sérieux à disséquer les oeuvres intellectuelles, en disant que pour sa part, il allait s'installer au coin du feu dans un bon fauteuil, avec un verre d'un alcool fort, pour partir vers les terre hyboriennes. Je cite de mémoire, mais je n'ai jamais oublié cette phrase et ça résume bien le mécanisme : qu'une personne cultivée et adulte tienne ce raisonnement et légitimise l'évasion m'avait impressionné à l'époque.
Enfin, effectivement, vaste débat. Mais chaque fois que j'ai vu des making-of de films mythiques pour moi, ça a gâché les visionnages suivants du film; exemple: Zatoichi...
Pour moi un acteur pour être crédible ne doit pas étaler sa vie dans les journaux entre 2 films. C'est pour ça que les Tom Cruise and Co ne sont pas à mon sens des acteurs crédibles. On ne se dit pas "c'est un samourai américain"; mais "c'est Tom Cruise, qui faisait le fou sur le divan d'Ofra l'autre jour et qui est déguisé en samouraï". Enfin, c'est un avis... C'est l'un des défauts du cinéma morderne. C'est pourquoi prendre un relatif inconnu est toujours une tactique prometteuse.